Le paillage

A l’état naturel, la terre ne reste jamais nue. Quand c’est le cas, elle se dégrade sous l’effet des pluies, du soleil, du vent et perd alors la structure et le meilleur des ses éléments minéraux. Il faut donc la protéger par des cultures ou des paillis.

Une technique : le paillage qui consiste à recouvrir le sol de matières organiques végétales, minérales ou éventuellement plastiques ou textiles.
Paillage vient de « paille » l’un des premiers matériaux utilisés. Les Anglais parlent de mulch ou de mulching, qui signifie « couverture protectrice ».

1 – Le paillage conserve l’humidité et évite le dessèchement de la terre, ce qui permet de limiter les arrosages.

2 – La paillage protège la terre des pluies battantes qui la tassent et évite la formation d’une croûte. La terre conserve sa structure souple et aérée.

3 – Le paillage organique se décompose petit à petit et finit par enrichir la terre en humus.

4 – Le paillage protège la microfaune qui donne vie au sol.

5 – Le paillage gêne la germination des mauvaises herbes et entrave le développement de celles qui arrivent à lever. En outre, celles qui s’y fixent malgré tout s’arrachent facilement. Le désherbage devient moins fréquent et moins pénible.

6 – Le paillage permet de recycler diverses matières végétales (compost, feuilles mortes, mauvaises herbes, tontes…) et donc réduire le volume de nos poubelles.

7 – Le paillage forme un matelas isolant qui protège les racines du froid en hiver et de la chaleur en été et, de manière générale, des changements de température trop brusques.

8 – Le paillage évite les projections de terre, lors de l’arrosage.

9 – Le paillage fait gagner du temps : plus besoin de biner ni de désherber.

10 – Le paillage fait faire des économies : on arrose moins et on a moins besoin d’engrais.

 1 - La préparation de la terre

Le binage est un travail superficiel du sol (à 6 ou 7 cm de profondeur au maximum) qui permet à la fois d’émietter la surface de la terre et de déchausser les mauvaises herbes. En binant, on casse les microcheminées qui se sont formées dans les dix premiers centimètres du sol et par lesquelles l’eau du sol s’évapore. Le binage stoppe la remontée de l’eau profonde, d’où l’adage : « Un binage vaut deux arrosages.
Binez par beau temps : les mauvaises herbes déchaussées fanent immédiatement et ne s’enracinent pas de nouveau. Nivelez ensuite sans trop affiner les mottes.


 2 – La préparation des matériaux

Si vous disposez de tontes de gazon, mettez-les à sécher deux ou trois jours en tas que vous retournerez de temps en temps ou en couche de 40 cm.

Si vous utilisez du compost à demi mûr, ôtez- les débris les plus importants pour disposer d’un matériau homogène.

S’il s’agit de débris ligneux de taille, de paille ou de feuilles mortes épaisses, broyez-les.


  3 – Le paillage proprement dit

Quand ?

Il peut s’installer presque toute l’année, sauf en hiver, quand le sol est froid ou gelé. Vous pouvez pailler au printemps après les dernières gelées, quand le sol commence à se réchauffer et qu’il est bien humide, ou à l’automne, bien avant les premières gelées, quand le sol est encore chaude. Ce paillage d’automne sert aussi de couverture isolante pour les vivaces.

Comment ?

Déposez le paillis à la main sur les petits massifs ou à la fourche-bêche, en étalant ensuite les matériaux de façon uniforme, à la main, à la griffe ou au râteau. Prenez soin de dégager les plantes vivaces et les collets des arbustes pour éviter l’excès d’humidité.


Le double paillis

Le double paillis consiste à associer deux matériaux complémentaires.

Sous un broyat de rameaux ligneux :
On peut poser une couche d’orties hachées. Ces dernières relâchent de l’azote utilisée par les micro-organismes décomposeurs du bois.

Sur une couche de compost presque mûr dans lequel les mauvaises herbes s’installent volontiers, on peut mettre une couche ou deux de cartons,  qui protégeront le compost non seulement des mauvaises herbes, mais aussi du soleil et du vent qui le dessèchent. Ils se dégradent en moins d’un an.

Sur une couche de feuilles mortes,  qui s’envolent facilement, on peut déposer une couche de compost à moitié mûr, qui va plaquer au sol.


Attention ! Ne paillez pas…

- Les jeunes semis : ils sont encore un peu fragiles. Apportez juste une couche de 1 ou 2 cm de paillage très fin (lin par exemple).

- Les endroits où vous voulez voir apparaître des semis spontanés.

- Les plantes de rocaille, si ce n’est avec une couche de graviers. Un paillage organique apporte trop d’humidité autour de la plante.

- Prenez garde à ne pas recouvrir le collet (point de séparation entre la tige et les racines d’un végétal) des plantes.

- Ne pas pailler par vent fort.

- Ne pas pailler sur un sol gelé .

- Arroser avant et après avoir mis en place le paillis.

- Si un paillage convient mieux à votre situation mais que vous ne le trouvez pas esthétique, vous pouvez superposer deux paillages.

Les paillis organiques



- la paille coupée ou hachée améliore à terme la structure du sol.

- les écorces de pins qui se décomposent très lentement, récupérables et déplaçables. Elles  sont idéales pour les plantes de terre de bruyère pour son acidité naturelle mais aussi pour les massifs d'arbres et d'arbustes ou les plantes méditerranéennes. Disposez une couche d'au moins 5 cm d'épaisseur pour les calibres les plus petits. Durée de vie de 4 à 5 ans. Elles  doivent toujours avoir été préalablement compostées plusieurs mois durant. La décomposition naturelle de ce substrat appauvrit le sol en lui ponctionnant inutilement de l’azote.

- les copeaux de bois, légers et tiennent mal en place. La sciure de bois est à déconseiller à cause des tanins qu'elle libère dans de nombreux cas.

- les tontes de gazon sont riches en azotes et se décomposent rapidement. Cette décomposition peut brûler les plantes. Durée de vie de quelques mois. Les apporter par petite couches successives après les avoir fait sécher afin d’éviter toute fermentation.

- les paillettes de lin sont intéressantes mais elles tiennent mal en place. Une astuce mouillez le paillage et tassez-le en tapotant légèrement avec le plat de la main.

- les feuilles mortes.

- les coques de cacao à utiliser sur une épaisseur de 5 centimètres, elles apportent de l'azote en se décomposant aux plantations. Durée de vie de 1 an.

- les aiguilles de pins que l'on peut passer au broyeur, pour les plantes de terre acide (hortensias, camélias, etc..

- les tailles de haies d’arbres et d’arbustes sont à utiliser principalement pour les plantes pérennes (arbres, arbustes, massifs de vivaces).

- la fougère sèche (broyée, elle aussi), riche en potasse et silice (bon pour beaucoup de plantes. Pour les rosiers, ajouter à la fougère broyée des orties.

- le paillis d'écorces de peuplier à un pH neutre et est donc idéal pour les massifs. A utiliser sur une épaisseur d'au moins 5 cm. Durée de vie de 2 ans.

- le paillis de chènevotte issu des tiges de chanvre à une durée de vie de 2 ans


Les autres types de paillage

- le film plastique qui est plus simple à installer avant la plantation de vos plantes
- la toile tissée
- le gravier
- les galets
- le sable
- les cartons recyclables
- la brique pillée et débris de poterie
- l'ardoise en morceaux
- les billes d’argile
- la pouzzolane (pierre de lave)
- les débris de coques de noix
- du verre broyé appelé cassin
- gravillon et écorces de pin colorés
- les noyaux d’olives
- les coquilles de moules préalablement lavées
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Au printemps le sol se réchauffe, : retirez le paillage pour éviter la prolifération des parasites.

En été : lors des grosses chaleurs, épandre le mulch sur le sol humide. Pensez à le ratisser en période de sécheresse prolongée, afin de laisser la pluie pénétrer le sol.

En automne : Ameublir le sol et le couvrir. Il aura, au printemps, une excellente texture et une fertilité élevée. Le paillis d’automne a aussi l’avantage de protéger les plantes herbacées (plante qui a la texture d’une herbe) du froid.



Que veut dire « Faim d’azote » ?

Les paillis organiques se décomposent naturellement. Comme pour le compost, les micro-organismes s’attaquent d’abord à la cellulose et à la lignine. Mais pour ce faire, ils ont besoin d’azote qu’ils puisent dans le sol au détriment des plantes. Ces dernières alors jaunissent un peu et on parle de « faim d’azote ». Heureusement cette carence est passagère (de 2 à 4 semaines). Si les plantes ne reverdissent pas après un mois, arrosez avec du purin d’ortie dont l’effet reverdissant est très rapide (de l’ordre de quelques jours).